A belated "101" birthday (June 18th), even 22 years ago, nice moment to celebrate it ...
samedi 19 juin 2010
samedi 5 juin 2010
mardi 1 juin 2010
"What's left to ask? " Une interview " strange Hour" avec Alan Wilder et Paul Kendall - 2ème partie : Paul Kendall VERSION FRANCAISE
Une interview de Paul Kendall par Bruno Ouvrein (Supreme, Blog Recoil & Myspace français) , Perrine Braz (photos) & Gilles Braz (Recoiline, Pimpf) Après avoir laissé Alan avec les gens de VirginMega nous retournons dans le grand hall de l'hotel pour rencontrer Paul Kendall. Paul est un vrai gentleman , très calme prenant calmement le temps de répondre à notre longue liste de questions, de sa voix grave. Il s'est montré plaisant et patient avec nous nous parlant à la fois de ses projets personnels aussi bien que de son aventure au sein de la tournée de promotion de Recoil. BO : Je sais que c'est une question qui vous a déjà été posée mais comment vous sentez-vous sur la route ? Je sais que c'est la première fois que vous êtes sur scène. PK : Eh bien, c'est aussi la première fois que je suis en tournée. Donc… c'est très intéressant. BO : Nous avons vu tous les problèmes que vous avez rencontré avec le voyage, les problèmes d'avion, les vols annulés, etc… PK : Evidemment, le principal soucis a été le problème avec les transports. Ma principale observation, je dirais, c'est qu'il est vraiment dommage de visiter des villes et ne pas vraiment les visiter. Nous visitions les hôtels, on se réveille le matin et on s'en va. C'est très frustrant mais j'ai vu assez d'endroits comme Bucarest ou Prague pour être intéressant. Mais genéralement, les déplacements ne sont pas un grand problème. Les concerts ont été regroupés par groupes de trois ou quatre de manière à pouvoir se reposer ensuite. C'est beaucoup plus gérable et aussi parce-que notre équipement est assez basique. Si nous étions un vrai groupe, ce serait beaucoup plus difficile. BO : Léger et donc facile pour voyager ? PK : Oui, c'est ça. Du moment que je transporte l'équipement (rires) ! GB : C'est plus facile comme ça.. PK : C'est beaucoup plus facile comme ça ! GB : Concernant tous les DJs locaux et les artistes avec lesquels vous travaillez pour la promotion de la tournée, par exemple à Paris, était-ce facile de choisir Olivia Louvel ? Y avait il d'autres artistes qui vous sont venus naturellement pour la promotion de cette tournée ? PK : : J'ai fait écouter Jérôme Soudan (aka ,Mimetic ) à Alan, et comme nous jouions en Suisse et que Jérôme habite à Genève, il a semblé être un bon choix. . Même si c'était en Suisse allemande et qu'il est Suisse francophone. Et dès que Jérôme est arrivé à Zurich, j'ai réalisé que la communication se faisait en Anglais. Mais c'était une bonne chose pour Alan de rencontrer Jérôme, j'ai beaucoup de respect pour lui en tant que musicien. Et je n'avais jamais rencontré Architect avant Daniel Myer, et le rencontrer a vraiment été une très bonne expérience. BO : Architect a l'air vraiment bien. PK : Oui, c'est le cas. BO : J'ai écouté Architect grâce à vous car vous en parliez récemment lors d'une interview radio et c'est vraiment formidable ! PK : Je n'avais rien entendu avant, je n'avais pas écouté Haujobb et je ne connaissais pas le projet suédois auquel il collaborait et dont je ne me souviens pas du nom. Mais je pense que de tous les projets auxquels il participe, je pense qu'Architect est celui qui est vraiment intéressant. Et c'est aussi un bon ami de Jérôme, c'était donc très facile. GB : Avec la tournée en cours, est ce que cela vous a donné des idées, à vous et à Alan, pour travailler sur de nouveaux morceaux dans le futur ? PK :Je pense que oui. Pour moi, cela m'a fait m'interroger un peu plus sur la création musicale à la fois en studio et en situation live. Il y a tellement plus de choses que nous pourrions faire, je pense. De mon point de vue. Et je pense que cela changera la manière dont Alan abordera la musique à l'avenir. Ce que je veux dire c'est que ce sera toujours difficile d'imaginer la musique de Recoil sur scène car il y a énormément de chanteurs différents. Vous faites face à des problèmes à cause de cela. GB : C'est un point qu'il a souvent abordé par le passé, qu'il était difficile d'amener toutes les personnes avec qui il collabore sur scène pour ce genre de promotion. PK : La seule configuration possible aurait été que nous jouions une grande partie de 'subHuman' et qu'en tournant aux Etats-Unis, nous aurions peut-être pu utiliser Joe Richardson et son groupe et fait tout ça d'une manière différente. Mais tout ça aurait également demandé beaucoup d'organisation. Nous aurions du amener Joe, et son groupe, en Angleterre ou nous aurions du aller en Amérique pour une longue période. GB : Avec ce genre d'organisation, cela aurait été difficile. PK : Cela aurait été un peu trop compliqué et probablement trop cher d'organiser quelque chose comme ça. Mais ça aurait été l'unique autre possibilité. Et si nous avions voulu interpréter des choses qui n'étaient pas de 'subHuman', on n'aurait pas pu utiliser Joe pour celles-ci. Tout ça a été un challenge intéressant. On a travaillé énormément sur la préparation pour que ce ne soit pas comme sur le disque. On a retravaillé la plupart des chansons et changé un peu les structures pour que ça fonctionne comme un nouvel objet, pour que les fans aient quelque chose de neuf à écouter. BO : Des sons et des morceaux de toutes les chansons mélangés entre eux. PK : Oui, ça a été très intéressant à construire parce qu'en quelque sorte, c'était comme faire un nouvel album. GB : Vous avez dû réécouter tous les morceaux et les repenser ? PK : Oui, envisager comment cela pourrait fonctionner en situation live. Nous avons réalisé que certainement quelque chose de plus minimaliste serait plus intéressant pour que cela nous laisse plus d'espace pour faire des choses sur scène. Donc cela a pris du temps et beaucoup de préparation. Mais cela vraiment été très divertissant. Ca nous a vraiment amusé, jusqu'ici. BO : Une question " trainspotter " : j'ai remarqué une certaine similitude entre une boucle de l'un de vos titres, intitulé 'Caress' (de l'album de Piquet - Faulty Caress), et le titre Shunt de Recoil. Vous pouvez nous en dire plus ? PK : C'est possible (rires). Il y a quelque chose dans une chanson qu'il peut avoir utilisé. Mais s'il l'a fait, c'était avant que nous commencions à travailler ensemble, ce qui est très bien. Ca me rend heureux, principalement parce qu'il a écouté ma musique avant qu'on travaille ensemble. BO : C'était pour 'Unsound Methods' ? PK : Non, seulement les remixes. 'Drifting' et 'Stalker', j'ai fait une version de 'Stalker' avec Alan. BO : Il y a quelques mois, j'ai écouté 'Faulty Caress' et je me suis dit " Ca me dit quelque chose ". PK : Ca a du être une soirée vraiment ennuyeuse pour vous. BO : Non, ça m'a plutôt plu. Malheureusement pour le moment, c'est le seul de vos disques que j'ai été en mesure d'écouter. PK : : J'ai fait un album avec Olivia qui est très intéressant : " Digital Interventions" que nous avons sorti sur un label français. C'est un album bizarre, c'est presque vraiment bien. C'est presque accessible mais ce n'est pas accessible et ce n'est pas assez expérimental pour les expérimentalistes. Mais c'était vraiment un processus collaboratif intéressant car Olivia n'a jamais vraiment utilisé ce type de musique technologique auparavant. Et donc elle a beaucoup appris et donc elle en a suffisamment appris pour être capable de se débrouiller toute seule. C'était important pour elle d'avoir suffisament de confiance afin d'être capable d'utiliser la technologie pour son compte. Donc c'était bien, un projet intéressant. Nous avons de nouveau collaboré… GB : Sur des morceaux de son dernier album ? PK : Pas vraiment, son album est le sien, j'ai juste fait un peu de mixage et des trucs. Nous avons fait un concert pour " Digital Interventions " à Strasbourg sur un bateau ce qui était la première chose que nous faisions depuis " Digital Interventions ". C'était assez intéressant également et beaucoup plus expérimental que ce nous avions fait sur l'album. C'était bien. Ce que je veux dire, son label en France est excellent : "Optical sounds".Ils apportent vraiment beaucoup de soutien à leurs artistes. Ils travaillent en dehors du monde de la musique et c'est vraiment intéressant. GB : A ce propos, vous avez vécu en France et vous avez travaillé par exemple avec Olivia. A cette époque, vous êtes vous intéressés à d'autres artistes de la scène électro française ? PK : Oui, il y avait vraiment beaucoup de monde. J'ai travaillé avec un ingénieur/producteur qui s'appelle David Husser. Et David était vraiment dans un groupe intéressant appelé " Y Front". Et je pense qu'il est juste le meilleur ingénieur du son au monde, ce mec. BO : J'ai entendu ce que vous avez fait avec "Speed Caravan" ? PK : Je n'ai rien fait avec "Speed Caravan" ! BO : J'ai lu qu'en fait vous le (David) regardiez simplement travailler. PK : Je n'étais pas supposé travailler sur ce disque mais il m'a fait parler sur leur version du titre de The Chemical Brothers. J'ai donc parlé dessus mais c'est tout ce que j'ai fait. J'ai un peu travaillé sur les voix. J'ai passé pas mal de temps avec lui dans le studio mais c'est entièrement son travail. C'était vraiment intéressant de travailler avec lui. J'ai travaillé pas mal de fois avec David et les personnes de Ici D'Ailleurs, ce qui n'était pas franchement électro. Une des raisons pour laquelle j'étais heureux de travailler en France, c'est que la voix est beaucoup plus importante en français qu'elle ne peut l'être dans la musique anglaise. Vous mettez la voix tellement en avant, ça doit être important pour vous. Je ne dis pas que c'est forcément approprié mais je l'ai vu comme un challenge car je ne voulais pas que la musique soit si présente, parce que la musique s'efface par conséquence. J'ai donc essayé de rendre la voix complètement compréhensible parce que c'était ce qu'ils voulaient. Je veux être en mesure de comprendre les mots mais pas que ce soit si fort dans le mix. Ca a donc toujours été un challenge intéressant et j'aime beaucoup les voix françaises. J'ai l'idée que la voix est importante. Ca a toujours était amusant. J'ai fait un album, avec David, pour Jeanne Balibar, son dernier album qui est sorti chez Naïve. Ca a été intéressant aussi. C'est une grande actrice et une chanteuse intéressante. J'ai fait le tout premier album de Valérie Lemercier, avec Bertrand Burgalat. GB : Oui, Bertrand Burgalat, c'est un personnage intéressant. PK : Oui, c'était en partie la raison pour laquelle j'ai rencontré Bertrand, car il était membre de Laibach. Evidemment je travaillais chez Mute à l'époque. Et Bertrand était à Londres en même temps que Laibach, donc j'ai rencontré Bertrand. Je me suis bien entendu avec lui et il m'a invité souvent à Paris, alors… Et j'ai presque participé à un bon album avec lui. Je ne l'ai pas fait au final. L'album de Jad Wio Et j'était vraiment déçu de ne pas mixer l'album. C'était vraiment un bon album. Donc oui, j'ai vraiment passé un bon moment à Paris. C'était vraiment important à l'époque que je traversais. J'ai fait Lo'Jo et c'était génial. BO : Oui, c'était vraiment bien également. PK : Oui, nous avons passé un très bon moment. BO :Je me souviens vous avoir entendu dire que Lo'Jo en concert, c'est autre chose. J'ai écouté l'album et c'est plutôt bon, pas ce que j'écoute habituellement. PK : Ce n'est pas ce qu'ils attendaient non plus. Ce que je veux dire est que nous avons en quelque sorte détruit Lo'Jo et l'avons reconstruit. David s'occupait beaucoup de la partie instrumentale, il a juste dit " nous allons le faire comme ci, nous allons le faire comme ça " BO : Vous vouliez leur montrer ce qu'il était possible de faire en studio. PK : Oui, car ce qu'ils faisaient avant était d'enregistrer en studio leur performance live. Et si vous voulez faire un objet, il est peut-être bon de faire quelque chose de différent. Vous pouvez toujours interpréter les chansons dans un contexte live mais essayer de faire un objet différent, qui pourrait plaire à d'autres personnes. C'est ce que nous avons essayé de faire avec ce CD et ce fut vraiment une expérience réellement formidable de travailler avec eux. Ce sont des personnes adorables, j'ai excellemment mangé à Angers. Ils vivent en communauté et il y avait quelqu'un là-bas qui faisait la cuisine. J'ai mangé du lapin pour la première fois de ma vie et j'ai adoré ça. GB : Vous revenez souvent à Paris ? PK : Je reviens de temps en temps. La dernière fois que j'étais ici, c'était en décembre dernier, pour travailler avec le groupe LaFille, toujours avec David. Et juste avant, j'étais ici avec un groupe qui s'appelle Verone. Ils viennent de sortir un album. J'aime assez la " chanson française¹ " et si des personnes font de la " chanson française¹ " avec une instrumentation inhabituelle, la couleur est différente de ce avec quoi j'ai l'habitude de travailler et ce que je faisais était très intéressant. GB : C'est une toute nouvelle expérience pour vous ? PK : Oui, parce que ce ne sont pas des guitares, des basses et une batterie. C'est bien de se mettre dans des situations inhabituelles. Et je pense qu'un album auquel j'ai participé en France est vraiment fantastique, par quelqu'un qui s'appelle "Le professeur Inlassable". C'est vraiment un disque fantastique. BO + GB : On va essayer de s'en souvenir et l'écouter plus tard. PK : Regardez sur MySpace, il y est. C'est quelqu'un qui fait beaucoup de musiques pour " publicités¹ ". Il utilise des sources vraiment inhabituelles pour sa musique et c'est vraiment, vraiment impressionnant. Il est en quelque sorte un compositeur de musique de publicités réputé et il vient de faire ce disque qui est incroyable. Il a réussi à avoir John Greaves aux chants sur ce disque. C'est un bon ami de John Greaves. Il était dans Henry Cow, vous êtes tous trop jeunes pour connaître ça. Henry Cow était un groupe très important pour moi quand j'étais jeune au début des années 70. C'était un groupe de jazz-rock très politique, dont John Greaves était le bassiste. Il habite Paris depuis vingt ans et il a été impliqué dans cet album. C'est un disque très intéressant, vous devriez vraiment l'écouter. Il a un studio fantastique à côté du Pont Neuf, à quelques rues de Saint Germain. Jean, le Professeur, a une vraie esthétique, et son studio a une esthétique et la musique qu'il fait a une esthétique. Ca vaut vraiment le coup, de creuser la chose. BO : Pour parler un peu de la scène française, pour autant que vous le sachiez, comme vous travaillez avec Alan depuis 'Liquid', des collaborateurs français ont-ils jamais été envisagés ? Olivia peut-être ? PK : David nous a fait un remix de 'Prey', il a fait le Shotgun mix et un autre de mes amis, Guy, qui travaille sous le nom de… Olivia, tu te souviens du nom de scène de Guy ? OL : TG Parker, il a fait le remix pour Alan, pour 'Allelujah' pour 'Selected'. BO : Il doit être bon car 'Allelujah' est actuellement mon titre préféré de l'album de remixes. PK : Il a fait le Noisy Church mix. Il est français et je travaille un peu avec lui sur sa propre musique. Il est en quelque sorte une personne vraiment bonne sur tout ce qui touche à l'électronique. Il fait la musique la plus forte que j'ai jamais entendue. Quand tu mixes les morceaux de Guy, il vous envoie les éléments et tous les éléments ressemblent à des carrés noirs, c'est juste terriblement fort ! Et nous avons également des problèmes pour masteriser le remix de Guy. Il fait aussi du mastering, il travaille pour EMI. Donc il connait le mastering mais on a du vraiment baisser le niveau de son mix parce qu'on n'arrivait pas à tout avoir, le niveau était simplement dément. Donc oui, il y en a eu quelques-uns. Je voulais qu'Alan rencontre quelques-uns des musiciens que j'ai rencontrés ici, quelqu'un comme Medhi , qui est un joueur de oud électrique, celui de Speed Caravan, parce que c'est une texture vraiment intéressante. Et il y a le batteur que nous avons utilisé pour Lo'Jo, un batteur vraiment incroyable qui s'appelle Franck Vaillant, un des batteurs les plus impressionnants que j'ai jamais entendu. Il ne se limite pas qu'au rythme, il crée un son. GB : Une sorte de rythme atmosphérique ? PK : Il est juste de manière générale un fantastique batteur. Son expérience vient de la musique électro-acoustique mais c'est un bon et solide batteur. BO : Pensez-vous qu'il pourrait être un atout que vous pourriez apporter au projet Recoil ? PK : Normalement, quand Alan commence, il recherche des sons, des boucles intéressantes et des choses qui peuvent en quelque sorte l'inspirer pour avancer. Et je sais que Franck serait capable de faire ça. La question est juste de savoir si c'est pratique d'impliquer Franck. Je suis sûr que Medhi serait vraiment très heureux de venir en Angleterre pour enregistrer de l'oud car l'oud électrique a vraiment un son remarquable, et c'est aussi un grand musicien. BO : Peut-être la dernière question : pouvons-nous nous attendre à ce que vous sortiez quelque chose dans un futur proche ? PK : Vous voulez dire ma propre musique ? J'ai en quelque sorte… j'ai presque fini un disque. GB + BO : Un scoop! PK : Je l'ai presque terminé et je l'ai réécouté et je me suis dit que non.. BO : Ne le jetez pas ! PK : Je ne vais pas le jeter. Je voulais faire un album de guitare et il y a une paire de morceaux sur mon MySpace qui sont en quelque sorte basé sur la guitare, bien que la guitare ne soit pas à leur origine. J'ai donc eu cette idée de regrouper toutes ces compositions basées sur la guitare. Mais maintenant, quand je l'écoute à nouveau, je me dis que… Une fois encore, c'est mon problème. Je pense que ce n'est pas assez accessible et que ce n'est pas assez inaccessible. Il est entre deux zones et je pense qu'il a besoin d'être plus extrême dans un sens ou dans l'autre. Mais j'aime assez certains des morceaux, il y a sept titres en tout. BO : Il sortira donc un jour ? PK : Je ne sais pas, on sort encore des choses aujourd'hui ? BO & GB : On espère bien ! Nous sommes coincés dans le XXe siècle et nous pensons que beaucoup d'entre-nous le sont encore… PK : Ce n'est pas que j'ai un problème à sortir des choses, je pense simplement que ce sont les gens qui ont un problème pour acheter des albums. Il devrait sortir avec sept pistes, sur un CD. Savoir qu'il est presque terminé me suffit pour le moment. Comme ça, je peux le mettre de côté, l'oublier et travailler sur autre chose car j'ai beaucoup de choses à finir. Je le finirai un jour, je suppose. Ce n'est pas important vous savez, ce qui est important c'est que je travaille encore avec d'autres personnes créatives. C'est de toute manière plus important que ce que je fais. BO : Avez-vous des projets après la tournée et la Coupe du Monde ? PK : Non, je viens d'acheter un appartement dans le Sussex, sur la côte. GB : Cela vous rapprochera d'Alan afin de pouvoir travailler avec lui ? PK : Oui ce sera vraiment prês de chez lui. Mais j'ai acheté un endroit prés de la mer et j'ai un loft qui va devenir un studio. Donc cet été, je vais tout mettre en place de manière à pouvoir travailler. Ca devrait être amusant. Mais pas vraiment de projets, pas d'autres collaborations en vue. BO & GB : Merci beaucoup et à demain au concert ! |
"What's left to ask ?" A strange Hour interview with Alan Wilder and Paul Kendall - part 2 : Paul Kendall ENGLISH VERSION
An interview of Paul Kendall by Bruno Ouvrein (Supreme, french Recoil blog & Myspace) , Perrine Braz (pictures) & Gilles Braz (Recoiline, Pimpf) After letting Alan with the people of VirginMega we went to meet Paul Kendall.A nice calm gentleman, who took some time to answer our questions with his deep voice. He was quite patient with us and very kind to answer all our questions about his personal projects but also about the tour for the Recoil promotion. BO : I know it's a question which already been asked but how do you feel on the road ? I know it's the first time you're on stage. BO : We saw all the problems you had with travel, plane troubles, flight cancelled,etc... PK : Obviously the main problems recently have been the travel problems. My main observation it seems, it's a shame when you visit towns and you don't actually visit towns. You visit a hotel. We like wake up in the morning and we leave. That's really frustrating but I saw enough of places like Bucharest or Budapest to be interesting. But generally it's not been too much of a problem moving. The concerts have been grouped in little groups of 3 or 4. So we've been able to rest off. Also because our actual set-up is quite simple. If it was a full band it would be much more difficult. BO : Light and easy way to travel with? PK : Yes, it is. As long as I carry on all the equipment (laughs)! GB : It's easier that way . PK : It's much easier that way! GB : Regarding all the local DJ's and artists that you work with for the promotion of the tour, for example in Paris it was easy for you to chose Olivia Louvel , were there other artists that came naturally to you for the promotion of this tour ? PK : Yes, I played to Alan some Jérôme Soudan ,Mimetic things and as we were playing in Switzerland, and Jerome is based in Geneve and he seemed like a good choice . Even though it was in german swiss and he's a french swiss, as soon as Jerome arrived in Zurich I realized it was difficult, but the communication was in english so... But it was good for Alan to meet Jérôme and I have lot of respect for him as a musician. Then I've never met Architect before Daniel Myer and that was a really good experience meeting him. BO : Architect sounds really good. PK : Yes, it is. BO : I listened to Architect thanks to you as you were both talking about him recently in a radio interview and it's definitely brilliant! PK : I've never heard anything before, I've never heard Haujobb and I didn't know that Swedish project he worked with I can't remember the name of. But I think of all the projects he works on, I think Architect is the one that is really, really interesting. And he's also a good friend of Jérôme as well, so it was very simple. GB : With this tour going on, did it bring you and Alan some new ideas and new ways to work on new tracks in the future ? PK : I think so. For me it made me look at the music creation both in studio and in the live situation a bit more . There's so much more that we could do , I think . From my point of view. And I think it will change the way Alan will approach the music in the future . I mean it will always be difficult to imagine Recoil music on stage because there's lot of different vocalists. You're confronted to a problem because of that . GB : That's something he often mentionned in the past, that it was difficult to bring all the people he collaborates with, to bring them on tour for this kind of promotion. PK : Yes, the only situation where it would have been possible, would have been if we would have played a lot of "subHuman" and touring the States , we could have perhaps used Joe Richardson's group and done it on a different way. But that would have taken a whole different organization, bringing his guys their effects and bring it all from America. GB : With that kind of management it would have been hard. PK : Yes, it would have been a little bit too complicated and probably too expensive to arrange something like that . But that would have been the only possibility. And if we would have wanted to do things at run from subHuman we wouldn't be using Joe for those. It's been an interesting challenge. We worked a lot on the preparations so it wasn't just like the record. We reworked most of the songs and changed structures a little bit to make it work more as a new object. So the fans would have something new to listen to. BO : Sound and bits from all songs mixed together. PK : Yes, it was really interesting to construct it because it was like making a new album in a way. GB : You had to re-listen to all the tracks and re think about it. PK : Yes, how that could work in a live situation. We realized that probably more minimal was probably more interesting so that gave us some more space to do things live. So it took a long and lot of preparation. But it's been really good fun , we enjoyed it so far ... BO : A trainspotting question : I noticed some similarities between one of your track called 'Caress' (from the album Faulty Caress) and Recoil's Shunt, specifically a loop. Can you tell us a bit more about it? PK : It's possible (laughs). There's something in one song that I know he may have used. But if he did use it, it was before I started working with him which is really good. That makes me quite happy, pretty much because having listened to some of my music before working together. BO : Was it for 'Unsound Methods'? PK : No, only in the remixes., 'Drifting' and 'Stalker' I think, I did a version of 'Stalker' with Alan. BO : A few months ago, I listened to 'Faulty Caress' and I said to myself "That rings a bell"! PK : That must have been a very boring night for you. BO : No, I quite enjoyed it! Unfortunately for the moment, that's the only record from you I've been able to listen to. PK : I did an album with Olivia, which is quite interesting, the Digital Interventions thing which we released on the French label. It's a weird record, it's nearly really good. It's almost accessible but it's not accessible and it's not experimental enough for the really experimental people. But it was a really good process of working because Olivia never really done any technological stuff before. So she learnt a lot and she learnt enough to be able to basically work on her own. It was important for her to have the confidence to use the technology herself. It was good, it was an interesting project. We did collaboration again... GB : On some tracks of her new album ? PK : Not really, her album is her own album, I just did a little bit of mixing and stuff We did a Digital interventions concert in Strasbourg on a boat which was the only thing we've done since we did the Digital Interventions stuff. That was quite interesting as well and much more more experimental than what we did on the album. So that was good. I mean her label in France is excellent "Optical sounds", They really bring a lot of support to their artists. They work outside of music and that's really interesting. GB : Regarding that aspect , you used too live in France few years ago you worked for example with Olivia. At that time did you get interested to work with some other artists from the french electro scene ? PK : Yes, there was a lot of people, I worked with an engineer / producer called David Husser. And David was in a really interesting group called "Y Front". And i just think he's the best engineer in the world, this guy. BO : I heard what you did with "Speed Caravan" ? PK : I didn't do anything with "Speed Caravan" BO : I read you were actually simply watching him working! PK : I wasn't supposed to work on that album but he got me to talk on their version of The Chemical Brothers track. So I spoke on it but that was all I did. I did a little bit of voice editing. I was in the studio with him quite a bit of time but it's his and he made this project completely. It's really interesting working with him. I worked with David quite a lot and with some people of Ici D'Ailleurs, which wasn't really electro. One of the reasons I was happy to work in France is because the voice is much more important in French music than is in English music. You always put the voice so loud, it must be important to you. I'm not saying it's relevant necessarily but I saw that as a challenge because I didn't really want the voice to be that loud because the music becomes quite small. So I tried to make the voice completely understandable because that's really what they want. I want to be able to understand the words but not having it so loud in the mix. So that was always an interesting challenge and I really like French voices. I like the idea the voice is important. It was always good fun. I did an album with Jeanne Balibar, her last album which was released on Naïve, David and I did that. That was interesting as well. She's a great actress and she's an interesting singer. I did the very first album of Valérie Lemercier, with Bertrand Burgalat. GB : Yes Bertrand Burgalat, he's quite an interesting character. PK : Yes, it was part of the reason I met Bertrand, because he was part of Laibach. Obviously I was working for Mute at that time . And Bertrand was in London at the same time Laibach was in London so I met Bertrand. I quite got along with him and he invited to Paris a lot of times so... And I nearly did quite a really good album with him. I didn't do it at the end.. Jad Wio's album. And I was really upset I didn't mix that album. It's a really great album. So yeah I had a really good time in Paris. That was really important in the stage that I was in my life. I did Lo'Jo that was hilarious. BO : Yes that was good also PK : Yes we had a great time. BO : I remember you said Lo'Jo live is a different beast and I heard the album, it's actually quite good, not what I usually listen to. PK : That's not what they expected either. We really, sort of, destroyed Lo'Jo and then reconstructed it. David was really instrumental in doing that. He really just said "we're going to this like this, and like this". BO : You wanted to show them what was possible to do in a studio. PK : Yes, because what they did before was to take their live performance in a studio. And if you want to make an object, it's good to maybe do something different. You can always do the songs in a live context but try to make a different object, that maybe appeals to other people. That's what we tried to do for the CD and it was really a really wonderful experience working them. They really are lovely people, I had some marvelous food in Angers. They're living like a commune and there was a guy there who cooks. I had rabbit for the first time in my life and I enjoyed it. GB : Do you come back often to Paris nowadays ? PK : Yes, I come back occasionaly.The last time I was here was in December , with the group LaFille with David again. And I was here just before to work with a group with Jerome,that just had an album released. Because I quite like the "Chansons française". So with people in "chanson française" do things different with their instrumentation.The colours of instrumentation are quite different from what I'm used to work with and what I would do with it would be quite interesting. GB : It feels like some interesting new experience for you PK : Yes, it's not guitar bass and drums , it's some sequenced base, it's good to get yourself into unusual situation. And I think one album I did in France that was really good was with a guy named "Le professeur inlassable" which was really amazing. BO + GB : We'll try to keep that one in mind and check it later. PK : Look on myspace on my profile, he's there and he's a guy who does a lot of music for publicité (commercials) and he uses lot of unusual sources for his music. And that is really impressive stuff, he's quite a successfull composer of adverts. He's made this record that is incredible , with John Greaves, he's a good friend of John Greaves and Henry Cow Henry Cow was a really important group for me when i was young. John Greaves is a bass player, he lives in paris since 20 years and he was involved in that album so it's really an interesting record. You should check it out. He's got a fantastic studio near le pont neuf. The genre of professeur is... he's got a real aesthethic, his studio got a aesthetic and his music has got an aesthetic. It's really worth investigating. BO : Talking a bit about the French scene, as far as you know, as you've been working with Alan since 'Liquid', have any French collaborators considered? Maybe Olivia? PK : We had David doing a remix of 'Prey', he did the Shotgun mix and another friend of mine, Guy, who goes under the name of… Olivia, do you remember Guy's stage name? OL : TG Parker, he did the remix for Alan, for 'Allelujah' for 'Selected'. BO : He should be good as 'Allelujah' is my current favourite from the remix album. PK : He did the Noisy Church remix. He's a French guy and I work a bit with him on his own music. He's a really good sort of electronic guy. He makes the loudest music I've ever heard. When you do mix of Guy's things, he sends you the elements and all the elements look like black boxes, there is no sort of wave forms and it's just so loud! And we had real problems mastering Guy's remix because he masters things as well, he works for EMI. So he knows about mastering and we really had to turn his mix down because we couldn't get everything, that level was just crazy. So yes, there's a few. I wanted Alan to meet some of the musicians that I've met over here. Somebody like Medhi, who's an electric oud player, he's the Speed Caravan guy, because that's a really interesting texture. And there's the drummer that we used for Lo'Jo, a really amazing drummer called Franck Vaillant, one of the most impressive drummer I've ever heard. He's not just a beat person, it's a whole sound that he creates. GB : Some kind of atmospheric drumming ? PK : Yes, he's just from the background of the electro-acoustic music but he's a good solid beat drummer. BO : Do you think he could be an asset you could bring to the Recoil project? PK : Well normally, when Alan's starting, he's looking for interesting sounds and loops and things to sort of give inspiration to move on. And I know Franck really would be able to do that. It's just a question if it's practical to get Franck involved. I'm sure Medhi would be really happy to come over to England and record some oud because the electric oud is really quite a remarkable sounding instrument, and he's a great musician. BO : Maybe the last question, can we expect something coming from you in the coming future? PK : My own music? I sort of… I nearly finished a record. GB + BO : A scoop! PK : I nearly did and I then listened to it again and I thought no. BO : Don't scrap it! PK : It won't be scrapped. I wanted to do a guitar album and there are a couple of tracks on my MySpace are sort of guitar based even though they didn't originally started with guitars. But some of them do start with guitars. So I had this idea of grouping all these guitar based compositions together. But I'm now listening to it again and I just thought… Once again, it's a problem I have, I think it's not accessible enough and it's not inaccessible enough. It falls in-between two areas and I think it needs to be more extreme in one direction or in the other direction. But some of the tracks I quite like, there's seven pieces altogether. BO : So it will be released one day? BO & GB : We hope so ! we're stuck in the 20th Century and we think lot of us still are... PK : It's not that I have a problem releasing things it's just that I think people have a problem buying albums. So should it have been as seven tracks or as a CD of 7 tracks , I don't know. It's enough for me to know that I almost finished it. So right now I'm in the way and able to work on something else. Because I've got lot of stuff to finish so eventually I will all finish it. This is not important, you know, I mean what's important is that I'm still working with other creative people that's much more important anyway to what I do. BO : Do you have any plans after the events tour and the World Cup? GB : Maybe closer to Alan to be able to work with him? PK : Yes, closer, anyway, a whole new place on the sea side and i've got sort of a loft area which is going to be a studio. So this summer will just be setting all this up. And have a good place to work. So it should be fun. So no plans or collaborations coming soon... BO & GB : Thanks a lot for the interview and we'll see you tomorrow at the concert |
"What's left to ask ? " Une interview " strange Hour" avec Alan Wilder et Paul Kendall - 1ère partie : Alan Wilder VERSION FRANCAISE
Une interview d'Alan Wilder par Bruno Ouvrein (Supreme, Blog Recoil & Myspace français ) , Perrine Braz (photos) & Gilles Braz (Recoiline, Pimpf) Quand nous sommes arrivés sur les lieux, il répondait déjà à une interview. C'était certainement une longue journée de promotion pour lui, d'autant moins relaxante qu'il venait de voyager en voiture à travers l'Europe au cours des derniers jours, à cause de l'éruption du volcan en Islande. Nous avons également vu Britt, probablement en train de travailler sur le blog, retraçant les événements de ces derniers jours. Paul Kendall et Olivia Louvel sont arrivés quelques minutes plus tard, alors que nous attendions notre tour pour interviewer Alan. Alan était accueillant comme à son habitude, et nous avons pu discuter quelques minutes de ses péripéties à travers l'Europe ainsi que des problèmes qu'il a rencontré pour trouver un équipement de projection de qualité pour le show Parisien du lendemain. GB : " Selected " est sorti officiellement cette semaine. Nous avons lu dans différents interviews que Mute vous a présenté l'idée du disque. A-t-il été difficile de sélectionner les morceaux et avez-vous recherchez un fil conducteur pour produire cet album ? AW : Il n'y a pas de thème à proprement parler, c'est un " best of ". . Il a juste été conçu avec plus de soin et d'attention et j'espère d'une manière où vous puissiez l'écouter comme un nouvel album. Il existe très peu de " best of " que vous puissiez simplement jouer et ayez l'impression d'écouter un vrai album. Habituellement, vous choisissez les morceaux que vous voulez écouter et j'aimerais espérer que les gens écouteront celui-ci d'une manière différente. Mute souhaitait simplement quelque chose rapidement lorsqu'ils ont proposé le projet, au tout début. Ils voulaient quelque chose qu'ils pourraient distribuer rapidement, quelque chose que les magasins de disque pourraient stocker. Ces magasins aiment les " best of ", ils n'apprécient pas trop les nouveaux albums, vous savez, à moins qu'il ne s'agisse de Madonna, donc… Donc c'était l'idée générale, et ils m'ont dit : " écoute, nous sommes en train de suivre le même concept pour d'autres artistes de la maison de disque. "Je pense qu'ils ont fait celui de Nitzer Ebb, et ils en font pour d'autres (je ne me souviens plus qui d'autre…) C'était donc l'idée, mais au cours de l'année, les choses ont changées. Mute croit beaucoup aux formats multiples maintenant car ils ont réalisés que c'était le futur d'une certaine manière. GB : C'est ce que recherchent le public, c'est la demande. AW :C'est ce que les gens veulent en ce moment. Ils veulent avoir du choix, ils veulent avoir quelque chose de concret, en option. Maintenant, tout le monde veut avoir le choix mais encore faut-il que ce soit possible. Lorsque nous avons parlé du projet au tout début, personne ne pensait vraiment à cela. C'était vraiment nouveau à l'époque. Enfin, pour résumer, le projet a évolué vers cette solution en multi-formats puis l'idée de la tournée a jaillit. C'est donc devenu un projet beaucoup plus gros que ça ne l'était au départ. BO : Y-a-t-il des morceaux parmi vos préférés qui ne se trouvent pas sur 'Selected' parce-que vous trouviez qu'ils ne collaient pas avec les autres ? AW : Il y en avait certains que nous voulions intégrer. Je voulais mettre " New York Nights ". J'ai essayé d'inclure le morceau de Sonya Madan qui était sur un album maxi intitulé " Don't look back " (NDLR : extrait du single/maxi " Strange Hours " sorti en 2000) mais il n'y avait simplement pas assez de place sur le CD pour tous les intégrer, ce qui est un bon problème à rencontrer, bien sur ! Et ça ne me dérangeait pas. Il faut avoir une vue pratique de la chose. La bon coté de les retoucher est que cela nous a permis d'avoir un morceau supplémentaire. En fait, j'ai bien aimé la discipline de devoir retoucher quelque chose parfois car tu peux voir souvent, avec le temps, voir une amélioration grâce à la remasterisation. De fait, je pense que certains morceaux ont bénéficié d'avoir été raccourcis et plus rythmés. Nous avons fait beaucoup de tentatives, nous avons essayé pas mal d'ordres différents, il y avait un morceau supplémentaire pendant un moment … ce devait être " Missing Piece ", c'était là pendant un temps. Ca n'est pas dans l'album au final n'est-ce pas ? BO : "Missing Piece" est sur l'album de remix AW : Concernant l'idée des remix, quand Robert Schilling a proposé de faire le second album de remix, cela influence votre réflexion sur le premier disque. GB : Vous pouviez rajouter des morceaux supplémentaires sur celui-ci AW :Exactement, comme " Je peux utiliser ce remix, je n'ai pas besoin de le mettre sur le premier album "; Cela n'a pas cessé de changer. Nous avons réussi à retrouver toutes les bandes originales de tous les morceaux. Cela a pris du temps. GB : D'après ce que nous avons pu lire dans de récentes interviews, vous avez dû de nouveau passer par un processus de cuisson. AW : Oui, nous n'avons pas fait cela nous même, une société s'en est occupée. Je ne sais même pas précisément comment ils procèdent ni quelle technique ils emploient, si cela ressemble à un four, si vous mettez un gâteau dedans. Je serais curieux de voir ça. Je me demande ce qu'ils font. Je sais qu'il y a différents niveaux, vous pouvez avoir une grande cuisson ou une rôtisserie complète ou vous pouvez obtenir simplement une omelette. Oui, il y a différents niveaux de cuisson, selon le mauvais état de votre enregistrement. BO : Cela doit être intéressant de savoir comment ils procèdent ? AW : Cela créé une sorte de réaction chimique avec l'oxyde présent sur l'enregistrement, qui disparait progressivement. Cela remet tout en place. Je suppose que c'est comme de le refondre à l'état d'origine, j'imagine. GB : Et probablement une sorte de traitement magnétique. AW : Oui, quelque chose comme cela, même si je n'en sais pas plus. GB : Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez réécouté les anciens morceaux des précédents albums, que vous avez choisi pour " SELECTED " ? Vous souveniez vous du temps où vous avez créé ces morceaux par le passé ? AW : Un petit peu, je suppose que c'est toujours un peu le cas quand vous réécoutez quelque chose qui vous rappelle le passé. Cela peut être surprenant si vous n'avez pas entendu certains morceaux pendant un long moment. Vous pouvez vous dire " oh, j'ai tout oublié sur celui là ! ", particulièrement lorsque vous avez plusieurs morceaux dessus. Il n'y a pas eu tant d'occasion, car vous écoutez simplement les enregistrements master finaux et je les connais tous plutôt bien. Mais lorsque vous avez plusieurs morceaux comme sur le remaster 5.1 de Depeche Mode par exemple, et que vous écoutez les sons individuels et je ne me souviens pas avoir fait cela, je me dit : " Qu'était-ce donc ? A quoi pensons-nous ? Quel est ce son ! " Et je pensais " oh " tu te rappelles ce que tu as dit, tu te souviens très bien… C'est comme une odeur qui te rappelle quelque chose. Tu te souviens exactement comment tu as enregistré quelque chose et où tu te trouvais, dans quelle salle c'était et ce que je faisais. Tout te revient en un instant. Les sons peuvent être très évocateurs ; en fait, la musique peut être très évocatrice à la mémoire, tout comme l'odeur peut l'être. C'est une autre partie du subconscient qui travaille que celle de la vision. BO : A propos de la tournée, Paul Kendall est sur scène avec vous et nous connaissons son apport en studio. Pouvons-nous commencer à considérer Recoil plus comme un groupe que le " projet solo d'Alan Wilder™ " ? AW : Non, vous ne pouvez pas ! BO : Ok, merci ! (Rires) AW : Non, je n'ai jamais voulu être dans un groupe, pour toute les raisons que j'ai pu évoquer par le passé sur ce qu'il ne me plaît pas lorsqu'on fait partie d'un groupe. La bonne chose concernant Paul est qu'il connait les morceaux de toute manière. Il sait que j'aime contrôler, il ne se considère jamais comme faisant partie d'un groupe. Vous savez, il a un rôle à jouer, qui est très important et j'apprécie énormément sa contribution et il le sait également. Il comprend que je considère ce qu'il fait. Le problème d'être dans n'importe quel type de groupe,… Je pense que si vous êtes dans un groupe où l'un des membres contrôle le tout, c'est que ce n'est pas très amusant si vous êtes un autre membre, n'est-ce pas ? C'est pourquoi la seule manière d'être dans un groupe où cela fonctionne est si tout le monde est sur un même pied d'égalité. Mais cela ne fonctionne pas non plus pour moi car je n'aime pas trop soumettre les choses au vote. J'aime avoir le dernier mot. Je n'aime pas la politique du compromis ni la démocratie lorsque tu essaye d'être créatif. GB : Cela tend à compromettre la première idée que vous avez lorsque vous créez… AW : Exactement, c'est ça. C'est comme d'avoir quatre réalisateurs qui dirigent un film. Cela ne peut pas marcher. GB : A propos de la tournée actuelle, qu'est ce qui vous a poussé, motivé à démarrer cette tournée pour promouvoir " SELECTED " ? AW :Je pense que c'était la perspective de retourner aux mêmes endroits dans des lieux comme Prague ou Berlin par exemple. GB : Comme vous l'avez fait pour la sortie de " subHuman " ? AW : Oui, et faire exactement la même chose de nouveau, j'aurai eu l'impression d'une sorte d'imposteur, un escroc : " le revoilà serrant des mains " J'ai pensé " je ne peux pas vraiment faire cela " Je voulais sortir et faire de la promotion, aller dans certaines villes, parce que c'est important pour moi de faire le lien avec les fans. Cela a très bien marché pour moi, pas seulement pour cette tournée, mais tout au long des années, grâce à ces liens. Avoir créé ces liens me profite à présent, car j'ai tellement rencontré de personnes qui contribuent aujourd'hui directement au projet et qui aide à le promouvoir en animant des sites internet. Vous savez comment cela fonctionne… Donc je voulais vraiment faire la promotion et je me suis dit " je ne peux pas refaire la même chose, donc que puis-je faire ? " et c'est vraiment ce qui m'a animé. Et bien sur, d'avoir tous ces remix, vous réalisez soudainement : eh bien il y a quelque chose que nous pouvons faire. Et cela a évolué ainsi… Et lorsque vous décidez de vous y consacrer, vous vous demandez " Qu'est-ce que cela va donner ? " Vous pouvez imaginer le cheminement intellectuel. Si je le fais, je vais le faire sérieusement. Je ne veux pas faire quelque chose à moitié rapidement, qui ne fonctionne pas véritablement. Cela ne serait pas digne de RECOIL, et je suis du genre perfectionniste à ce sujet et j'adore les détails donc je voulais faire le mieux possible. Et je pense encore qu'il serait possible de l'améliorer peut-être avec un peu plus d'argent, de temps, plus de production, plus de monde sur la route, vous savez… C'était vraiment une grande expérience pour moi, tout ce processus…Être sur scène Donc j'ai pris le tout plutôt tranquillement, je ne voulais pas me laisser emporter, avoir beaucoup de monde sur la route et perdre de l'argent… GB : De cette façon, vous êtes capable de gérer tout ce qui se passe autour ? AW : Oui, c'est une très petite production. Trois personnes, quelque fois quatre et c'est en fait un bon rapport qualité/prix, rapide à mettre en œuvre. Donc vous pouvez utiliser des productions locales même s'il y a parfois des problèmes comme je vous le disais auparavant… BO : Maintenant que vous avez trouvé, disons une formule, qui fonctionne pour promouvoir Recoil en tournée à travers ces événements, ne regrettez-vous pas de ne pas l'avoir fait plus tôt pour vos autres albums ? AW : Je pense qu'il y a une petite voix en moi qui dit " tu aurais pu le faire plus tôt " Je justifie cela en disant : je ne pense pas que j'aurai pu vraiment, car le coût de faire un film, même il y a dix ans, aurait été de toute manière trop difficile et le temps que cela aurait pris et l'équipement, par rapport à aujourd'hui où c'est possible de faire un film rapidement et économique, d'une bonne qualité. Donc c'est une différence qui change la donne. Donc j'aurais probablement pu le faire ainsi auparavant mais peut être d'une façon différente. Peut-être aurais-je du être plus aventurier. BO : Ou peut-être pensiez-vous qu'il ne fallait pas le faire, car comme on a pu le lire dans d'anciennes interviews, vous pensiez que le paysage sonore était impossible à recréer sur scène ? AW : Même maintenant, je ne suis pas sur de ce que je fais… Je ne suis pas certain si l'effet est réussi. Il y a des moments où je pense : Je ne sais dire si le gens sont justes fascinés, hypnotisés, ou ennuyés. (Rires) AW : Il y a des moments pendant le show où il n'y a rien, les gens ne font rien, ils écoutent simplement et je pense : " Oh mon dieu, ils détestent ! " (Rires) AW :C'est difficile de se faire une opinion car il n'y a pas beaucoup d'arrêt entre les morceaux pour obtenir une réaction. BO : J'ai lu que vous aviez eu d'excellents retours à Prague et Budapest et que vous en étiez très heureux. AW : Ils ont été les meilleurs. Budapest est le meilleur public, Prague aussi… BO : On ne peut rien vous promettre pour demain mais on fera de notre mieux ! GB : Nous avons essayé de ne pas trop en écouter sur internet, pour garder la surprise pour le concert demain BO : Vous n'aimez pas ça, vous voulez garder un effet de surprise ? AW : C'est impossible, comment voulez vous ? GB : C'est difficile de contrôler toute cette folie AW : Vous ne pouvez pas le contrôler. BO : Un journaliste allemand a rendu public toutes les surprises sur les ondes. C'était pour Hansa je crois. Vous en souvenez-vous ? AW : De même, quelqu'un a téléchargé le concert complet sur Rapidshare, ils ont mis la main sur un DVD, je ne sais pas comment… Il n'en existe que deux et j'ai l'un d'eux. Ils sont quand même parvenus à l'avoir et le mettre sur Rapidshare d'une manière ou d'une autre. Je ne sais pas comment c'est arrivé. Mais c'est très décevant. Mais avec YouTube, je ne vais pas perdre mon énergie à m'énerver contre cela, car je ne sais qu'on ne peut pas le contrôler et il y a évidemment des bénéfices à être disponible sur YouTube et n'importe où sur internet. Bien sur que je le comprends. Et je pense que les avantages qu'on gagne à avoir une activité en ligne sur internet dépassent grandement les inconvénients. Je pense que c'est juste dommage que certaines personnes n'aient plus de surprise dans leur vie à présent ou peu d'entre eux. C'est très difficile de garder un secret. GB: C'est quelque chose dont nous parlions ensemble juste avant l'interview. Nous nous souvenions du temps où nous n'avions pas internet et que nous étions plus surpris lors de la sortie d'un album, et nous attendions avec impatience la date de sortie afin d'en obtenir une copie auprès du disquaire local, le découvrir et parfois cette approche nous manque… BO : Les temps changent… PB : Nous essayons de recréer ce contexte… AW : Attendre et apprécier l'esprit… PB : Concernant YouTube en fait, j'essaye de ne pas y aller… Autrement, je n'aurais plus de surprise Nous utilisons YouTube spécifiquement pour les mises à jour vidéo ou d'autres choses du même genre. Nous voulons que les gens y aillent et regardent nos vidéos et le blog et tous ces trucs. Bien sur vous regarder le blog, et juste à coté il y a tous les clips, et cela doit être très tentant de s'arrêter et de les regarder… etc… Donc vous pouvez regarder les nouveautés, et ne pas regarder le reste, donc c'est très difficile à faire… Donc j'imagine que la plupart des gens qui viennent aux shows car ils sont tous fans auront déjà vu quelque chose avant. D'un autre coté… Vous savez… Cela aide de montrer aux gens à quoi s'attendre et ne pas s'attendre à un groupe. Donc de ce point de vu, c'est bien. GB : Une question que Bruno et moi aimerions vous poser, à propos de la tournée et de la promotion. Avez-vous une vraie aide, un vrai support de la part de Mute et EMI sur cette tournée pour tous les pays que vous visitez ? AW :Cela varie d'un lieu à un autre. Mute eux-mêmes ont été très bon autour de la sortie de l'album. Ils font tout ce qui est possible pour nous aider. Ils mettent de l'argent sur la table avec les différents formats ; ils aident quand ils peuvent avec de l'argent supplémentaire pour une meilleure projection à Londres par exemple. Vous savez que c'est bienvenu, et je n'ai pas à me plaindre de Mute. Ils mettent en place un réseau plus indépendant pour leurs artistes à présent, par exemple avec Naive et je pense que cela a été bon pour moi à la place de la promotion standardisée d'EMI. Certains des contacts EMI dans certains pays ont été meilleurs que d'autres. Nous revenons de Pologne et ils travaillent vraiment bien là-bas, avec beaucoup de bonne promotion. Ils ont été très d'un grand soutien. Et en République Tchèque ils ont été bons. Dans d'autres pays, c'était moins bien… Donc c'est parfois difficile avec EMI … GB : Oui, nous avons également entendu parler de problèmes financiers par exemple avec la vente du Studio Abbey Road, dont on parlait récemment dans les tabloïds… AW : Personne n'a vraiment d'argent à dépenser vraiment… Il y a beaucoup de problème avec les coûts… Et c'est pourquoi beaucoup d'artistes partent en tournée. Je veux dire que je ne fais pas ça pour l'argent mais je peux voir comment c'est le meilleur moyen pour un artiste de faire de l'argent plutôt que d'essayer de se reposer sur les CDs et d'avoir un revenu de leurs shows, vendre des t-shirt, vendre des CD en tournée. Nous faisons pareil et cela marche, oh, je peux voir que çà marche. Donc la maison de disque s'est rajoutée à cela au final. Cela a été plus amené par les groupes et les artistes plutôt que d'avoir été demandé par la maison de disque. Ce n'est pas une mauvaise chose… GB: Nous avions juste une dernière demande AW : Laquelle ? GB :Pourriez vous dire quelque chose pour les fans français, en français ? Je sais que c'est une question difficile… Désolé…. (rires) Je peux parler un peu BO : Même de l'argot, allez-y ! AW :De l'argot ? Non… Je dois probablement passer deux ou trois semaines en France, et là çà commence à revenir. A chaque fois que je m'en vais, j'oublie déjà. GB : D'accord, merci… BO : "En français" c'était bien, merci. |
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